Gael Chatagno s'est offert en avance un cadeau, trois jours avant son 25e anniversaire, il a piloté son Electric Motion pour le titre de Trial-E du Championnat du Monde FIM de Trial Hertz 2021 à domicile à Cahors .

Toujours considéré comme une étoile montante – il a été champion du Trial125 en 2014 et deux ans plus tard a remporté une manche de Trial2 – avant que les blessures et les études universitaires ne se combinent pour ralentir sa progression, Chatagno a trouvé une nouvelle motivation en passant au Trial-E.

Après avoir perdu le titre Trial-E lors d'un tie-break contre la légende espagnole Albert Cabestany la saison dernière, Chatagno a fait mieux en 2021 et a fait le grand chelem avec 4 victoires sur les 4 épreuves proposées cette ssaison.

Il réfléchit en profondeur et s'exprime bien, nous avons donc naturellement voulu en savoir plus sur ce qui fait vibrer l'homme de Marseille - et sur ce qu'il pense pouvoir se trouver à l'avenir pour les motos à batterie.

TrialGP :                                            .
Gael : « Je suis très heureux d'avoir obtenu ce titre. Nous avons gagné toutes les manches du championnat ce qui était notre objectif mais ce n'était pas toujours facile, notamment la dernière manche à Cahors où j'ai gagné avec seulement un point d'avance. Ces résultats récompensent tout mon travail personnel et celui de mon équipe et de mon entourage donc nous sommes très heureux.

TrialGP : Vous avez eu beaucoup de succès sur les motos conventionnels en Trial125 et Trial2 – pourquoi passer au Trial-E ?
Gael : « A vrai dire, j'ai eu beaucoup de problèmes lors de mes dernières années en championnat du monde de Trial2 avec beaucoup de blessures et un manque d'entraînement dû à mes études qui prenaient de plus en plus de temps.

« Même si j'ai eu de bons résultats, je n'avais pas beaucoup de moyens et de motivation pour retrouver ma meilleure forme et puis j'ai vu qu'Electric Motion sortait un nouveau modèle en 2019, la nouvelle Epure Race. Je les ai appelés parce que je pensais que cela pourrait être un bon projet pour moi de travailler sur une nouvelle moto avec de nouvelles ambitions. Je pense avoir fait le bon choix !

TrialGP : A quel point cela a-t-il été frustrant de rater de si peu Albert Cabestany en 2020 ?
Gael : « Au début, je ne pensais pas vraiment au titre Trial-E, je voulais juste faire de mon mieux, donner le meilleur de moi-même et essayer de mettre la pression sur Albert. Après des années difficiles, je voulais me prouver de quoi j'étais capable et j'ai réussi à faire de belles choses tout au long du championnat, notamment en remportant les deux courses d'Isola 2000.

« Après la dernière manche il y a eu évidemment de la frustration mais je n'en garderai pas un mauvais souvenir car ce championnat m'a permis de reprendre confiance en moi et de me prouver que je peux être compétitif.

TrialGP : Avez-vous été surpris par votre domination cette année ?
Gael : « Non, parce que gagner toutes les manches était mon objectif. Cependant, c'est toujours plus facile à dire qu'à faire, d'autant que Julien Perret s'est bien battu tout au long du championnat.

TrialGP : Comment avez-vous dû adapter votre style pour une moto électrique ?
Gael : « Une moto électrique, c'est presque comme une moto à combustion. L'embrayage, le régime moteur et la coordination des mouvements restent les éléments centraux de la conduite. Certaines choses changent – ​​comme les courbes de puissance qui arrivent plus vite que sur une moto thermique  ou l'absence de la boîte de vitesses à laquelle il faut s'adapter – mais, après un bon mois d'entraînement, vous retrouverez les mêmes sensations que sur une "thermique". Il y a encore du travail à faire pour égaler leurs performances   mais nous ne chômons pas !

TrialGP : Que voyez-vous dans le futur pour la classe Trial-E ?
Gaël : « Il devient de plus en plus difficile de trouver des lieux pour s'entraîner, se rencontrer et faire venir de nouveaux pilotes au trial. Le développement de modèles électriques, bien mieux perçus par les autorités et les autres usagers, semble être une bonne solution. En tout cas, même si d'autres constructeurs se présentent l'année prochaine, j'espère que la FIM autorisera [les motos électriques] à rouler dans d'autres catégories – je pense au Trial2 à court terme et un jour sûrement en TrialGP. Ce sera le meilleur moyen de faire progresser la moto.

TrialGP : Pensez-vous qu'une loto électrique sera un jour compétitive en TrialGP ?
Gaël : « Oui, je pense. Je ne connais pas d'autres motos électriques ou projets en cours - et pour EM il y a encore beaucoup de travail à faire - mais vu la vitesse à laquelle il évolue et la marge de progression qu'il lui reste, je dirais entre trois et cinq années."

La cinquième manche du Championnat du Monde FIM de Trial Hertz 2021 aura lieu ce week-end prochain lorsque les concurrents TrialGP et Trial2 unissent leurs forces avec les classes TrialGP Women et Trial2 Women au TrialGP espagnol à Pobladura de las Regueras.

Credit  FIM