Départ ce matin de l’hôtel des jardins d’Ilmichil (très bons repas et petit déjeuner berbère) pour les lacs de la même ville. Un petit coup de mécanique (filtre, chaine et c’est tout) et on gaz direction le premier des deux lacs de notre cité . La piste est superbe et en très bon état, on arrive sur le premier lac , Laurent s’essaie à rouler dans l’eau mais frise la catastrophe et passe pas loin de s’embourber. On file vers le second lac en traversant une belle prairie ou paissent des moutons et des chèvres pour retrouver une grand piste très roulante qui nous emmène au second lac (salé) ou pourtant paraît il s’épanouissent des truites ! Les couleurs de l’eau de ce deuxième lac sont superbes, enchâssé dans cette terre ferrugineuses c'est un vrai "plaisir des yeux". Des petit canyons lui apportent de l’eau et on se fait un devoir d’en remonter quelques uns. C’est beau, mais tout touriste moyen peut s’y rendre et Laurent veut nous emmener faire du trial hors des sentiers battus, on prend donc une petite piste à travers des jardins maraichers, beaucoup d'entre eux sont faits de pommiers gavés de très belles pommes rouges. On arrive dans un hameau dominé par un énorme rocher. On est déjà sur des petits sentiers de mule très faciles mais il s’agit de faire demi tour car la vallée se referme , Laurent nous fait faire demi tour mais en passant cette fois carrément dans l’oued . Après deux trois kilomètres dans ce ruisseau, on décide de prendre un sentier de chèvre ( et oui les mules ont des limites ) qui monte à pic sur la montagne . Un bon sentier bien technique, bien caillouteux ou j’ai vu mes deux camarades bien plus aguerris que moi poser quelques pieds . On monte sur un ou deux kilomètres en seconde voir en première pour quelques épingles bien raides .On débouche enfin en haut du col et là « plaisir des yeux » avec une vue plongeante sur le dernier lac que nous avions longé une heure auparavant. Une belle boucle qui enchante Laurent qui bien sur compte bien mettre au programme cette ballade matinale de son « SVX Maroc rando trial ». On redescend vers le lac en « free rider » ( sans suivre de sentier ) et on passe par un canyon étroit , avec des murs de terre rouge de 4 à 8 mètres qui nous ramène directement au lac. Il est l’heure de déjeuner et on file à Ilmichil reprendre des forces vite fait (pic nique devant l’épicerie locale) pour vite repartir pour une autre aventure. Il s’agit pas de repartir sans refaire les pleins (moto plus 2 litres dans le sac à dos ) car la ballade du matin nous a mangé déjà 3.5 litres d’essence.
Cette fois on remet les motos dans la remorque pour prendre une piste goudronnée sur 20 Kilomètres qui va nous emmener sur le canyon que nous avions pris la veille, mais beaucoup plus près de sa source et surtout sans piste. Le canyon fait 35 kilomètres, on va explorer pour voir jusqu’ou on peut aller. On sait que des Espagnols l’ont déjà fait en trial , mais avec beaucoup moins d’eau et surtout avant la dernière grosse crue . Il y a un mini sentier qui suit ce canyon majestueux, mais les pièges sont très nombreux, d’abord ne pas rouler sur la terre rouge très humide , j’en ferai l’expérience et j’enfoncerai la moto jusqu’au réservoir et il a fallu mettre gaz a fond pour se sortir d’affaire d’une plaque pourtant anodine . On va traverser une centaine de fois le cours d’eau d’une rive à l’autre et je gagnerais le respect de mes deux mentors en ne posant aucun pied. Franchement , je me répète surement dans les adjectifs mais c’est magnifique , on se croit seul au monde et puis tout d’un coup on tombe sur un troupeau de chèvres ( le berger n’est jamais loin) , sur quelques femmes avec leur mules chargées d’un feuillage que je ne saurai reconnaître. En levant la tête on voit dans un repli de la roche un campement incroyable. Ces gens habitent à 60 mètres à pic au dessus de l’oued, sur un repli de roche qui doit faire 5 mètres de profondeur ! Ca fait plus d’une heure qu’on roule et on a fait 10 kilomètres, mais bon tout se passe très bien et pour tout vous dire on s’amuse bien . Malheureusement notre avancée va devoir s’arrêter. La dernière crue a détruit la mini piste et un trou infranchissable nous empêche de passer , pas moyen de passer par le cours d’eau qui a cette endroit est une véritable cascade. De l’autre côté la falaise est raide , bref on est obligé de se résoudre à faire demi tour , mais bon c’est pas grave on va encore pendant une heure engranger des images qu’on gardera c’est sur toute la vie en mémoire . On arrive au village ou nous avons laissé le pick up et sa remorque, mais avant on traverse un terrain vague avec une cage de foot. Un vingtaine de gamins nous attendent tout excité du passage de nos moto. Laurent pour leur faire plaisir leur fait une séance de roue arrière et arrive à convaincre deux garçons de se coucher par terre pour les sauter avec la moto. Inutile de vous dire que le spectacle plait aux enfants qui sont aux anges. Il est temps de remonter les motos dans la remorque pour rentrer au bled sous le regards d’une bande de gosse ébahis.
Retour à Ilmichil, le « Tagine d’agneau » est commandé depuis ce matin et on va lui faire sa fête.
