20 ans pour Fujinami !

21/04/2015 il y a 9 années

Le 14 avril a marqué le vingtième anniversaire de la pratique du trial au plus haut niveau (championnat du monde) pour Takahisa Fujinami. Après dix-huit saisons dans le top cinq du classement général, le pilote Japonais du Repsol Honda Team continue à pratiquer le trial au plus haut niveau et a maintenant hâte de commencer une nouvelle saison avec un lever de rideau « à la maison ».

1996 a été une année qui a vu les Jeux Olympiques d'Atlanta, Damon Hill a remporté le titre en Formule 1, Mike Doohan  en 500, Max Biaggi en 250 et en 125 Haruchika Aoki. Le premier album des Spice Girls est sorti, cette année là, comme le hit mondial de Los del Rio "Macarena". C’était aussi l'année ou  Takahisa Fujinami a fait ses débuts  en trial en  championnat du monde. Cela fait désormais une vingtaine d'années que le pilier du team Repsol Honda reste activement engagé au plus  haut niveau.

-Vous rappelez-vous de vos débuts en championnat du monde de trial il y a vingt ans ?

- Pour moi Tarrés, Colomer ou Lampkin étaient des héros que j’avais vu dans les magazines et sur des vidéos; Je ne  les avait jamais vu « en vrai ». Jordi était mon héros et d'être en mesure de rivaliser avec lui était fascinant. J’avais été champion du Japon l'année précédente, mais j’étais conscient que beaucoup de  technique me faisait défaut . La première course a été terrible, mais j’ai beaucoup appris et dés la deuxième j’ai terminé à la sixième place et j’en ai été super-heureux. Tout a été très positif, je n’avais pas peur et j’ai tout donné pour me battre sur ce championnat du monde. Mais la première année a été vraiment difficile. Surtout parce que nous n’étions que deux, mon père et moi, nous n’avions ni mécanicien ni homme a tout faire, tandis que les autres en avaient plusieurs ... et même un cuisinier personnel! Je sentais que si je pouvais « rentrer » dans le top cinq, je pourrais rapidement devenir l'un d'eux.

- Vous avez rejoint l'équipe où sévissait Marc Colomer  qui gagnera le titre cette année là.

- Oui, je roulais avec le même prototype que Colomer. Et la première année  j’ai fini le championnat du monde  à la septième place. Marc a remporté le titre et j’ai donc terminé septième pour mes débuts, j’avais seize ans. J’étais vraiment heureux.

- En dépit d'être un pilote du championnat du monde inexpérimenté de seize ans, vous avez terminé l'année suivante dans le groupe de tête. L'amélioration a été immédiate.

- Oui, mais ce n’a pas été facile. En 1999, l'année ou j’ai terminé runner-up, Dougie était toujours devant sur les vingt courses, il a remporté dix-huit d'entre elles et il n'y avait aucune chance de lui disputer le titre. Il y avait une grande différence entre son niveau et celui du reste des pilotes. J’ai eu une chance de devenir champion en 2003, où j’étais très compétitif. J’ai gagné plus de courses que lui et le titre s’est joué sur le fil ,ça a été  vraiment difficile pour moi parce que j’ai perdu.

-A La fin de votre deuxième saison dans le championnat du monde que vous avez gagné votre première course. Qu'avez-vous ressenti à Thalheim?

- C’était ma deuxième année dans le championnat du monde et j’avais dix-sept ans. Mon suiveur Shinji Murata, qui était venu du Japon, a eu un grave accident  la veille. Ils l'ont envoyé à l'hôpital et j’ai insisté pour qu'il retourne au Japon pour d’autres examens car il avait perdu conscience. J’étais sans suiveur et ce jour-là c’est  Oscar Giró qui m’a finalement suivi pour la course. Nous avons communiqué dans un espagnol un peu basique, ce fut une agréable surprise de gagner la course; Je n’avais pas de pression et à la fin j’ai gagné. Il a fallu beaucoup de temps pour remporter une  deuxième victoire .

- En 2004, vous avez gagné le titre et de fait vous êtes devenu le premier pilote Japonais à remporter le championnat du Monde de trial. Un point de repère pour vous et pour Honda.

- Oui Honda a toujours été d'une grande aide tout au long de ma carrière de championnat du monde. Et pour Honda, le fait qu'un pilote Japonais ait remporté le championnat du monde a été très important. Jusque-là, quelques Japonais avaient remporté quelques épreuves. Ce fut un grand succès.

- Vous avez partagé le paddock avec quatre champions du monde: Marc Colomer, Dougie Lampkin, Toni Bou et Laia Sanz. Que pouvez-vous dire au sujet de chacun de vos coéquipiers?

- Marc Colomer a été mon premier coéquipier et nous nous sommes bien entendus, mais notre entente n’a pas été aussi importante qu’avec Dougie et Toni. Avec Dougie, en dehors des courses, nous nous retrouvions et il y avait de bonnes vibrations et avec Toni j’irai jusqu'à dire qu'il est plus qu'un ami. Je pense que je n’ai jamais eu un problème avec un de mes coéquipiers. Ni avec Laia, qui est une grande amie. Elle a un haut niveau et c’est incroyable ce qu'elle a accompli.

- La saison 2015 commence la semaine prochaine au Japon.

- Le fait que le championnat du monde commence à la maison signifie une chose: pression maximale. Mais cela signifie aussi que j’ ai un petit avantage parce que le public japonais sera derrière moi et me pousse à la victoire. Il va être très important de faire une bonne course et de me battre pour gagner. Il y aura beaucoup de pression, mais en même temps, de piloter devant la foule à la maison est une grande motivation. Au Japon, j’ai toujours eu de grands résultats. Et nous savons  que les zones seront exigeantes et très difficiles, mais adaptées au style '' Fujigas.

- Comment avez-vous reçu  le surnom de «Fujigas?

- C’était ma première année et première course à Madrid. Il y avait une zone vraiment difficile avec un énorme mur qui personne n’arrivait à franchir. J’ai mis « plein gaz » et dessus. Un spectateur m'a demandé quel était mon nom , je lui ai dit 'Fujinami', et il m'a dit non , c’est «Fuji-Gas ». J’ai adoré et immédiatement adopté comme un surnom.

- Que retiendrez-vous le plus sur le championnat du monde?

- Plusieurs courses, mais une en particulier, aux États-Unis. Il avait plu beaucoup et le temps était vraiment serré. Les zones ont été totalement inondées et le moteur s’est noyé. J’ai dû m’arrêter, démonter la moto, faire  sortir l'eau. J’ai continué, et j’ai  gagné une course vraiment difficile. Il y a deux ans à Motegi, j’étais en bagarre avec Fajardo. J’ai entendu par le système de sonorisation que j ‘avais une chance de gagner et la foule a commencé pousser derrière moi. Ca a été  incroyable.

- Bonne chance à vous pour votre vingtième saison !

- Je n’avais jamais imaginé que je fêterai mon vingtième anniversaire dans le championnat du monde J’ai 35 ans maintenant, mais quand j’avais 31 ou 32 j’avais commencé à penser que peut-être il était temps de penser à la retraite. Mais, comme vous pouvez le voir, à mon âge, je suis encore en mesure de rivaliser dans le championnat du monde. C’est une grande motivation. Je ne suis pas encore trop vieux!

Ce qu’il faut retenir de Fuji :


· 18 années dans le top cinq du  championnat du monde

· Championnat du Monde (278 épreuves)

· Plus jeune pilote à remporter un championnat du monde (17 ans, 7 mois, 25 jours)

· 2ème plus jeune pilote à monter sur le podium du championnat du monde (17 ans, 4 mois, 12 jours)

 

Toni Bou

Coéquipier du FUJGAS depuis 2007 (huit fois champion du monde)

Pour moi 'Fuji' a été une idole. Je l'ai admiré quand j’ étais petit. Je le regardais quand il a été proclamé champion et je l'ai toujours considéré comme un grand combattant avec un grand style. Je pense que tous les coureurs doivent apprendre de lui et peuvent apprendre de sa volonté. Sa carrière n'a pas été facile, mais je suis convaincu qu'il continuera à se battre à chaque course tout comme il l'a fait quand il a commencé il y a vingt ans.

J'ai eu la chance de rivaliser avec lui et maintenant d'être son ami .'Fuji' m'a beaucoup aidé dans beaucoup de courses. Bien que notre relation n'a pas été immédiate ou facile, peu à peu, nous sommes devenus de grands amis et nous rions souvent ensemble. Il y aura toujours une grande amitié entre nous et de grands souvenirs qui ont fait que nous avons eu quelques nuits ou nous étions incapable de dormir tellement nous rions ensemble ....

 

Dougie Lampkin

Coéquipier du Fujigas De 2000 à 2006 sept fois champion du monde

Donc, mon grand ami et rival de longue de date a atteint 20 années de Trial dans le "mondial" ... ..WOW!

Je me souviens quand il est arrivé en Europe, je ne pensais pas qu'il serait capable de me poser des problèmes dans mon championnat du monde. Il était sauvage et hors de contrôle, mais avec le temps il a appris, s’est entrainé plus dur  que quiconque. C’est lui qui a mis fin à mon règne en 2003.Mon dernier titre s’est joué sur la dernière épreuve, je suis allé le voir après la course, il était un homme brisé et pleurait. C’est vous dire combien cela lui faisait mal de perdre. En 2004, il était en mission et son rêve est devenu réalité: champion du monde.

Nous étions co équipiers de 2000 - 2006 et pendant ces six ans, nous avons passé beaucoup de temps en entrainements et en voyages. Il était très amusant et nous avons eu beaucoup de bons moments et des expériences inoubliables.

J’ai roulé avec Fuji une quinzaine d'années et nous n’avions presque jamais de problèmes, nous étions amis. Il est toujours partant pour s’entrainer fort et dans la compétition toujours très déterminé, il est fort, dévoué et professionnel et c’est pour celà qu'il a des fans partout dans le monde.

 

Marc Colomer

Coéquipier du Fujigas De 1996 à 2000 CHAMPION DU MONDE 1996

C’était il y a si longtemps, que je ne me souviens pas de mon premier championnat du monde aux côtés de Fujinami  Mais je  me souviens que l'année ou il est arrivé c’était en 1996, l'année où j'ai gagné le titre mondial avec Montesa. Il a passé l'ensemble de l'année à me dire (Je ne sais pas si c’était pour me motiver ou quoi) -qu'il allait gagner le titre mondial.

Au début, il avait une façon très particulière de piloter avec beaucoup de gaz. J’ai réalisé tout de suite qu'il allait vite s’habituer au championnat du monde et au style européen. Bien que nous étions dans la même équipe ,nous n’avons pas eu une relation étroite. Mais il a toujours été très impliqué dans ce sport et dans sa culture. J’ai été surpris de voir comment il s’est adapté à la Catalogne. Je tiens à souligner aussi qu’il s’est entrainé très dur. Beaucoup plus dur  que nous le faisions. Il avait une énorme capacité à supporter la douleur et les gros entrainements.

 

Laia Sanz

Coéquipier du Fujigas de 2004 à 2011 WORLD CHAMPION FEMME X 13

La seule chose que je peux dire à propos de 'Fuji', c’est qu'il est le meilleur des amis. Quand j’ai rejoint l'équipe, il était un peu timide, , mais il s’est beaucoup ouvert avec le temps notamment quand il a remporté le titre pour la première fois et qu’il est devenu père, il est devenu beaucoup plus convivial.

En tant qu'athlète, il est vraiment exigeant et travaille très dur avec une capacité incroyable pour endurer la douleur. Je l'ai vu en souffrance de nombreuses fois, avec des blessures, mais il a été en mesure de les surmonter. Il est aussi très amusant et c’est un vrai rire de quelqu'un que j’admire beaucoup. Il a été au sommet pendant vingt ans et cela dit tout. Il a survécu à différentes générations de pilotes, de styles et de règlements. Et il est toujours là.J'ai la chance d'avoir un de ses casques signé par lui que je garde soigneusement à la maison.