Scott Trial ,Benoit Bincaz nous raconte ...

25/10/2016 il y a 7 années

Benoit Bincaz nous raconte sa superbe expérience samedi dernier au Scott Trial :

Le Scott trial ! Une légende, je sais maintenant pourquoi… Le Scott Trial est communément qualifié de trial le plus difficile au monde… Et je suis fier d’être le 1er français à l’avoir terminé.

Voici en quelques lignes le déroulement de cette journée hors du commun.
Nous sommes arrivés samedi matin avec Miquel Gelabert sur le lieu de l’épreuve, avec nos belles tenues, nos belles motos… pauvres innocents sudistes que nous étions encore… Nous croisons alors Dan Peace, du sparadrap autour de chaque doigt, et nous lui demandons : « Pourquoi ? » Et voici sa réponse, le sourire au coin des lèvres, « pour que ma peau ne se déchire pas sur le guidon pendant la course ». Cette réponse nous laisse perplexes… Peu de temps après, c’est le moment de prendre le départ ! Motivé à bloc, je me rends à la zone 1, et c’est parti pour une longue, très longue journée.
Un interzone très difficile, avec de nombreuses chutes à haute vitesse dues à une quantité de boue phénoménale ! 120 kilomètres sans prendre de routes ni de « beaux » chemins. On m’avait souvent parlé de ces fameux « bugs ». Lorsque l’on est assis sur la moto en 4, le moteur emballé à fond et que 5 personnes juste devant moi font la même chose…. Je connais maintenant le goût de la boue…

Des zones également difficiles (76 au total) ! Jusqu’à la zone 40, ça peut aller. Passée la zone 50, on commence à avoir mal à des endroits improbables. Passée la 60, c’est un calvaire… Je croise alors Brad Bullock, et je lui dis : « c’est bientôt fini !!! » Il me répond : « Non, c’est maintenant que tout commence, tu tiens ou tu craques ». En effet, j’ai vécu une des heures les plus longues et les plus dures de ma vie, mes mains ne répondant plus à aucun signal de vie tellement la douleur est intense à force de secousses sur le guidon. Chaque minute est décomptée, et une fois la zone 76 passée, on prie pour ne pas avoir de problème mécanique ou physique. Je franchis l’arche de fin, et c’est la délivrance…

Une pensée vraiment particulière à ma compagne de la journée, ma fidèle et méritante SCORPA. Aujourd’hui, je lui ai fait vivre le pire, et malgré les bains de boue, les chocs, les surrégimes, les franchissements brutaux, les passages de rivière, elle m’a amené courageusement et avec bravoure jusqu’à la ligne d’arrivée.
Maintenant, place à une très longue nuit de sommeil et…peut-être à l’année prochaine « Scott Trial » !