Les pieds nickelés à Jersey

10/03/2015 il y a 9 années

L'an dernier, après avoir fait un trial en Italie, nous avions décidé de voir un autre pays, ce fut donc l'ile anglo saxonne de Jersey qui fut choisie

Dupont et Dupond ayant trouvé un troisième acolyte, ce furent donc les pieds nickelés qui se rendirent chez les rosbeefs,

950 bornes, 1 heure de rafiot depuis St Malo, faut déjà s'avaler ça,

on pose les valises à l'hôtel Shakespeare, qui sert aussi de lieu de rassemblement pour le repas du samedi soir et la remise des prix du dimanche soir.

Visite du pub au rez de chaussée, ça, on a la maitrise, mais nous sommes étonnés par la quantité de bière ingurgitée par les autochtones, tous serrés comme des sardines, bonne ambiance.

Le matin, petit déjeuner pantagruélique pour filochard et croquignol, je reste bon gaulois, croissant et chocolat.

Le premier jour, le départ se fera de Trinity, on suit un fourgon qui connait la route pour ne pas galérer.

On croise des voitures assez exceptionnelles, Ferrari, Porsche, il y a plus d'Aston Martin sur cette ile que de produits Arthur Martin à Darty !

Et pourtant, les routes sont très étroites, pas de trottoirs ou rarement. Je me demande s'ils ont réussi à passer la seconde sur leurs bolides, mais, standing oblige, Jersey a des moyens, elle vit par les banques, puisque paradis fiscal.

Il y a aussi de grands champs recouverts de plastiques, visibles depuis le bateau, ce sont des patates, c'est le point commun avec les banques, remplies elles aussi de patates.....

Revenons au trial, le départ a lieu sur un petit parking qui va se remplir comme un œuf, c'est là aussi surprenant, chez nous, chacun prend sa place et se soucie peu des autres, là, c'est rangé au petit poil.

Les zones sont uniquement de l'enroulé sur la terre, hormis un ruisseau, et une branche, dont tout le monde a parlé, « la branche », de 15 cm de diamètre, a 50 cm du sol. C'est fabuleux de voir les vieilles anglaises (les motos, pas la Queen) passer là dessus.

Le deuxiéme jour, le départ est sur le parking d'une carrière, à l'ouest.

La zone 1, c'est la descente d'un ruisseau sur 100 m, c'est bon, on a le cul trempé !

La zone 2, on remonte un autre ruisseau hypercaillouteux, avec une sortie sur une dalle en dévers bien grasse, j'ai pas vu de 0, mais pas mal de sortie de zone à l'agonie. Là, pour ceux qui n'ont pas fini la zone 1, eux aussi ont le cul trempé !

Les 3 zones suivantes sont du genre trial de St Antoine ( montées et descentes dans la terre ), ensuite, un vallon en direction de la mer,dans les genets, très beau, montées, descentes et enroulés.

Puis un bon bout de route et les 3 zones de la plage, sur des rochers à marée basse. Dans 6 heures, il n'y aura plus de zones, mais il y aura des poissons ! La mer est descendue à 1 km, loin derrière les récifs.

Les inscriptions : un petite caravane, on signe une liste où figurent les noms des déjà inscrits, pas de contrôle, pas de paperasse, on est là pour faire de la moto, pas de la littérature, j'aime !

­ Le repas : une baraque à je sais pas quoi (ni à frites, ni à pizzas) à bouffer, vu que ce que l'on mange là bas, faut pas trop chercher à savoir ce que c'est, on mange pour se nourrir, pas parce qu'on aime !

­ Les motos : alors là, les amoureux d'anciennes, c'est « à nous les petites anglaises »,

des cub 200 et 230, ariel, ajs, matchless, et même une triumph bicylindre ! le mec roule en clubman avec, c'est à dire comme nous, soit du S3, et il faut voir comme il mène ça, les marches, les montées, les enroulés, c'est un vrai viking ! Terrible.

Une cub dans un état à faire pâlir un bijoutier est au départ, c'est presque dommage de la mettre dans la boue, pas mal de Fantic, quelques Ibéres.

Le départ : Graham du Feu, le boss du club, monte sur un tabouret, au milieu des 130 inscrits, dans un silence religieux, il fait un speach qui doit être très bien si on comprend le langage, une des organisatrices nous fait un condensé de ce que l'on doit savoir, ça va aller. Puis tout d'un coup, 130 bécanes démarrent, dont la moitié équipée de soupapes et de pots plus ou moins silencieux,

Le traçage : trois couleurs , blanc, bleu , rouge,

Particularité du traçage jerséen, (ou jarsoit, voir jersicien) si il n'y pas de flèches de ta couleur, tu prends la couleur au dessus, tu ne peux pas prendre la couleur au dessous.

Surprenant au début, mais on s'adapte vite.

Le fléchage : blanc, c'est initiation, bleu c'est S3 et rouge c'est expert (soit un S2 de ligue).

Le tracé : facile, large, des zones pas très longues, 15 zones, 1 ou 2 de réellement sélectives, le reste est plutot tranquille.

Les commissaires : 1 par zone, il donne le départ du pilote, regarde et marque le nombre de points sur une grille. On ne s'arrête pas à la fin de la zone, on continue, on ne sait pas combien on a, d'ailleurs, on s'en fout, on n'est pas là pour faire de la comptabilité, mais de la moto, et surtout, aucune contestation, le règlement est non stop, et c'est très bien.

La météo : 2 jours de très beau temps, il paraît qu'il a fait 2 mois de mauvais temps avant, chance !

Le départ : il est fragmenté, c'est à dire que des groupes sont constitués, suffit de lire sur la feuile qui est au départ, et on sait à quelle zone on doit démarrer. A noter, en 2 jours, 2 bouchons de 10 motos, pas plus !

L'interzone : environ 12 kms, pas mal de route, des sentiers dans la bruyère, les genêts, les bois,très bien

Les zones : 15 zones, 3 tours, soit 45 zones par jour, donc 90 zones sur le we.

Quand je pense qu'un trial de ligue chez nous, l'an dernier, c'était 2 tours de 10 zones en S3,,,,,,,vous voyez ce que je veux dire ?

L'ambiance : calme, courtois, peinard, on est tous là pour une seule chose, s'amuser, tout le monde est cool, un vrai amical,

Les participants : Mike Grant, multi­vainqueur du tourist trophy dans les années folles, Graham Damby, Rebecca Cook, et surtout Steve Saunders, avec qui nous avons fait un tour, sur une 250 Honda bi amortisseurs, (s'il fait ni froid, ni chaud, ne pas lui dire qu'il fait Mi­chaud, il a des vieux souvenirs qui lui montent à la tête en entendant ce mot). Au bout de 2 jours de zones, 6 points, il s'était mis le challenge de faire 2 jours à zéro.......ce sera pour l'année prochaine, mais bravo ! Il y est quand même arrivé le premier jour.

Pas mal de français aussi ; des Basques, des Vosgiens, des Bretons, des Normands, et nous, les Montiliens.

Je ne connaissais pas trop la moto ancienne, mais il y règne une ambiance bon enfant.

Les français qui font le déplacement, sont des vrais passionnés, ayant un état d'esprit des plus jovial,du genre quand tu demandes : « combien elle pèse ton Ariel ? » « 120 kg, mais c'est moi qui ai le dessus, 132 kg ! Et ce, avec un rire qui couvre le bruit des vagues (n'est ce pas Mr Nictou?)

Le bateau : condor ferrie, ils n'acceptent pas les bidons d'essence pleins, donc ne faites pas comme nous, qui avons traversé la France avec des bidons vides pour alléger la remorque, puis remplis à St Malo (pour ne pas courir après une pompe le matin à Jersey), pour , au final, se faire confisquer les bidons pleins........ Ils en ont confisqué un seul, les 3 autres bidons étant planqués dans la voiture.

Le bidon de 20 litres confisqué et remisé nous a été rendu au retour.

Explication du douanier : un bidon plein, c'est dangereux, pas un réservoir de voiture ou de moto, parce ce que c'est sécurisé et homologué, pas le bidon en fer.

Fernand Reynaud avait bien raison : j'suis quand même pas un imbécile, j'suis douanier !

Durée de la traversée, 1 heure,

­ le retour : long, long, long,,,

Pour résumer ce superbe we, je pense que l'on peut dire qu'il s'agit là d'une superbe organisation, sans se prendre la tête, simple, efficace, et qui distille un plaisir sans limite.

Si vous voulez voir une autre facette du trial, ça vaut le coup d'y aller.

le site du moto club : jersey trial classic

L'année prochaine, nous cherchons où aller, ce sera certainement paella ou choucroute !

Et bientôt, ce sera à nous de jouer, puisque nous organisons le trial d'Intras (07) le 31 mai, où nous ferons tout pour vous preniez un maximum de plaisir dans les zones que nous avons tracé.

Je profite de cette page pour un petit message personnel :

J'ai reçu un petit coup de téléphone lorsque j'étais là bas, de mon ami Frantz Finoski, qui écumait les trials du languedoc, en S2, il y a quelques années,

Suite a un gros accident en moto de route il y a un an, il est pour encore une année en maison de rééducation, et se bat comme un lion pour récupérer l'usage d'un bras, une jambe et une main,

Si vous le connaissez, il sera ravi de vous revoir et c'est un plaisir de voir la petite étincelle qu'il a dans les yeux lorsqu'on parle de moto avec lui, au centre de rééducation de Fontfroide,

(mais je vous ai rien dit).