Edito du Mois

 

 

Faites des champions …

 

Récemment on lisait de la part du président de la Fédération Française de Motocyclisme que le trial manquait de champions, pour ça il est difficile de le contredire, mais Jean Pierre Mougin évoquait un manque de travail, une " starisation " bien précoce, qui serait un mal bien Français et plus particulier aux trialistes (le président estimant qu'avec 2000 licenciés on a  un  potentiel humain au moins aussi important que certaines Nations qui réussissent mieux que nous)

C'est vrai que ce nombre de licenciés est important, mais beaucoup moins que les enduristes (12000 ou les adeptes du motocross17 000)

J'aimerai bien connaître l'age moyen d'un trialiste licencié, je suis bien certain que cet age est bien supérieur a celui des autres disciplines) 

Il n'y  a qu'a aller sur un trial de ligue pour s'apercevoir que la catégorie des vétérans est plus fournie que celle des moins de 35 ans . Qui n'a pas dans ses connaissances un ancien crosseux ou enduriste venu au trial parce que c'est moins dangereux.

On voit depuis deux ou trois ans sur les trials quelques très jeunes garçons avec des 50cc ou des 80cc, c'est bien, c'est l'élite de demain mais ils sont encore peu nombreux.

Mais cela commence à donner des résultats, on a enfin des pilotes en Mondial dans la catégorie junior et en 125cc et ils se défendent pas  mal.

Sans vouloir citer de nom (pour n'oublier personne) il y a quelques belles pousses pour l'avenir du trial Français.

Mais c'est vrai comme le soulignait récemment Bruno Camozzi, ça manque de travail.

C'est pas tant l'envie qui manque a nos jeunes pousses d'aller user du crampon sur les zones de France et de Navarre, mais en semaine nos jeunes ont  d'autres priorités, pour ceux qui ne sont pas rentré dans la vie active, ils font des études qui leur permettent pas de s'entraîner autant qu'il le voudrait et surtout autant qu'il le faudrait.

Tous les grands champions ont un jour pris le risque d'arrêter leurs études, leur boulot pour ne se consacrer qu'à leur sport préféré. Mais encore faut il que le jeu en vaille la chandelle.

Un petit prodige du tennis aura moins de difficulté à lâcher ses études quand on sait quel profit il peut retirer d'une carrière dans ce sport. 

Aller prendre le pari que votre fils rentrera dans les dix meilleurs trialistes mondiaux (les seuls à pouvoir vivre correctement de leur sport) est vraiment trop risqué.

Alors est ce un mal Français, non certainement pas, les Espagnols eux même voient leur vivier de champion se réduire.

Les Français " se la pètent " aux dires du président de la fédé, moi qui circule sur paddocks de championnat de France , je ne vois pas un pilote qui " se la joue " , je ne vois que des garçons super accessibles ( en dehors de la course) , une  bonne ambiance (allez voir l'ambiance en cross !), des garçons qui aimeraient bien pouvoir se donner plus a leur passion, mais qui ne veulent pas prendre le risque de rater leur vie professionnelle. A l'exception de Loris Gubian,aucun jeune ne prendra ce risque,souhaitons à Loris de réussir.

Jean Finiels