Mega interview : Alexandre Ferrer

 

RENCONTRE AVEC ALEXANDRE FERRER

 

Interview : Prune Finiels

 

Entre deux cours à Rochepaule, Alex Ferrer a accepté de répondre à nos questions. On savait qu’il s’agissait d’un pilote talentueux mais on découvre aussi par cette interview qu’il s’agit d’un garçon intelligent et sur-motivé et surtout passionné.




Tout d’abord peux tu te présenter, où habites tu, quel âge as-tu … ?



Je m’appelle donc Alexandre Ferrer, j’ai 18 ans, je suis né le 29 mars 1990 à Pertuis. Aujourd’hui je vis à Puyricard chez mes parents dans une maison à la campagne. Cela se situe près d’Aix en Provence à 10 minutes du CREPS, dont je fais parti.



Quel est ton palmarès au jour d’aujourd’hui ?



2005 :  champion de ligue de provence

2006 :  vice champion de France cadet
            vainqueur de deux manches du championnat de France s2
            champion de France par équipe

2007 :  champion de France open
            champion de France espoir
            5ème au championnat d’Europe.
            10 au mondial 125
           2ème an trial urbain de Cahors.



As tu pratiqué le vélo trial avant de faire de la moto ?



J’ai pratiqué le vélo trial dans la longue attente de ma moto. Je n’ai pas fait de compétition en vélo mais cela m’a tout de même apporté certaines bases.



Comment en es-tu venu à la moto ? Quel est ton parcours ?



J’ai eu ma première moto à 11 ans et demi c’était une Fantic 125. Dès que j’ai eu ma moto, j’ai été motivé à 200% ! J’ai commencé les compétitions à seulement 15 ans. De 11 à 15 ans je  m’entraînais le week-end avec mon père qui était compétiteur amateur (ligue de provence et championnat de France).
J’ai commencé très tard mais avec une motivation extrême car j’avais trop langui ma moto. Depuis 2005 je m’entraîne sérieusement  dans le but de progresser rapidement.



Récemment  tout semble s’être accéléré pour toi, comment expliques tu cela ?



En 2006, mon beau père Gilbert, qui n’avait jamais fait de moto, s’est investi à fond à mes cotés, et grâce à ce soutient cela m’a permis de progresser et de pouvoir atteindre ce niveau. C’est lui qui me suit dans mes déplacements à travers le monde. Mon père reste également à mes cotés. Tous deux me suivent dans les trial et me soutiennent.
Du fait de 2007, je me suis fait connaître et je me suis fait une certaine image et par conséquent j’ai attiré plus de sponsors. Bien évidemment ils me sont tous d’une grande aide et notamment me facilitent les déplacements. J’ai également intégré le CREPS et l’équipe de France en 2008, cela m’a aidé à me faire connaître.



Rappelles nous où tu en es actuellement sur les différents championnats auxquels tu participes, et dis nous comment tu vois la fin de saison ?



Pour ce qui est du championnat du monde je suis actuellement 3ème à deux points du 2ème et je pense que rien n’est joué. Je commence à être à l’aise au fil du championnat, je prend confiance en moi et cela se ressent dans mes résultats. Mon but est de récupérer la deuxième place.
Je suis en tête du championnat d’Europe en ayant gagné les deux premières manches. Je vais tout faire pour gagner ce championnat en gardant à l’esprit que rien n’est joué sachant qu’il reste trois manches.
En championnat de France je suis deuxième à deux points de Guillaume Laniel. Tout va se jouer à la finale à la Chatre. Quoi qu’il arrive je reste satisfait des mes premiers résultats avec ma petites cylindrée face à des pilotes qui roulent avec des 280cc. Je continue à m’entraîner « à bloc », je suis super motivé et mon but reste de gagner.



Il semble il y avoir une bonne ambiance sur le paddock Français, comment arrives tu à gérer les différentes affinités que tu peux avoir avec des pilotes et les rivalités qu’impose un championnat ?



Je distingue un coté course et un coté amitié. Faire la différence entre les deux pour moi n’est pas un problème. Mon but principal est de gagner mais cela ne m’empêche pas de créer des amitiés. En aucun cas je me permet de discuter les points de mes concurrents, la différence doit se faire sur la moto. Même s’il y a un litige avec un concurrent mon but est d’être satisfait de mon pilotage.




A quoi ressemble une journée d’Alexandre Ferrer ?



Je passe ma matinée à l’école où je prépare un bac pro maintenance des équipements industriels. Je passe ensuite l’après midi sur ma moto car mon emploi du temps a été aménagé pour que je puisse m’entraîner aussi bien en moto que physiquement. Je roule avec Julien Piquet l’entraîneur du pôle espoir trial. Roulent avec moi Romain Tessariol, Guillaume Pot et Alexandre Dissey.
Le week-end je participe à des stages équipe de France, je roule aux cotés de Loris Gubian, Alexis Cervantes et Tanguy Motin, nous sommes entraînés par Thierry Michaud.



Qu’est-ce que t’apporte le CREPS ?



Principalement un gros suivi sportif : tous les lundi et jeudi, nous suivons un entraînement physique (muscu, vélo..) et le mardi et le mercredi nous faisons un entraînement moto qui m’apporte énormément. On roule dans toute la région des Bouches du Rhône en essayant de varier au maximum les types de terrains.

 

 

Le fait de concilier études et moto à haut niveau comme tu le fais actuellement t’handicapes-t-il, selon toi ,par rapport aux autres pilotes ?



Non, au contraire c’est une motivation supplémentaire, je me sens plus fort car certains pilotes, notamment ceux du mondial ne font que de la moto et je suis loin d’être ridicule par rapport à eux. Ce que je fais, école ou moto, je le fais à 200%. Je crois être sérieux. Cela a été dur avec le mondial, j’ai raté beaucoup de cours mais mes résultats scolaires restent satisfaisants.



As-tu un projet professionnel ?



J’y réfléchi mais pour le moment c’est la moto qui occupe le plus mes pensées. Mon but reste de rentrer dans les tops mondiaux et de devenir pilote professionnel.



En plus de tout cela arrives tu à avoir une vie privée, à sortir avec des amis par exemple ?



C’est très difficile je consacre beaucoup de temps à la moto, mais cela ne me frustre pas, je passe de bons moments dans le milieu de la moto.



Ressens tu une différence dans le comportement des gens vis à vis de toi ?



Je ressens quand même quelques rivalités : plus tu montes dans les catégories, plus c’est serré, plus on est susceptible d’en ressentir. Mais je n’en tiens pas compte et je reste serein.
La moto m’a tout de même permis de me faire des amis, je pense notamment à Pierre-Vincent Meiffrin qui est mon meilleur ami et qui a été titré champion de France S2.



T’imposes-tu un rythme de vie particulier en vue des compétition ?



Je fais attention à mon alimentation, je m’impose de bien dormir, je fais attention à ma forme afin d’être opérationnel quand je monte sur ma moto. Je ne fume pas, je ne bois pas.



Qui sont les personnes qui te soutiennent ?



Toute ma famille est présente. Je pense aussi à Julien Piquet, Jerome Delair, Thierry Michaud et la famille Meiffrin. Il y a aussi mon moto club qui est attentif à tous mes résultats.



On sait que tu fais parti des monos de Rochepaule, que t’apporte cette expérience ?



Enseigner à des jeunes me plait. J’aime transmettre ma passion car le trial est réellement, selon moi, le meilleur des sports qui soit. Je trouve à Rochepaule une bonne ambiance et j’y passe de bons moments. Cela me permet aussi de m’entraîner avec d’autres pilotes. Je glisse d’ailleurs un merci à Bertrand Tatu pour son accueil.



Comment te vois tu dans un an ?



Bien plus fort que ce que je suis maintenant… !



Comment te vois tu dans dix ans ?



Avec un gros palmarès sportif. Et toujours sur la moto.




Penses tu que l’on puisse vivre en France du trial ?



C’est très difficile mais j’ai fait beaucoup de sacrifices pour ce sport, que je ne regrette pas, et  j’espère que cela va payer.



Le trial n’est pas un sport très médiatisé, si tu en avais la possibilité que ferais tu pour que cela change ?



Le trial a selon moi un gros potentiel, c’est un sport esthétique et calme qui développe de nombreuses qualités.  Je pense déjà qu’il manque un championnat de France indoor, pas forcément avec énormément de manches mais quand même…Le public apprécie beaucoup les show indoor, je pense donc qu’il faut mettre l’accent là dessus.
Le paddock est entrain de se professionnaliser, ça va dans le bon sens, mais il y a encore du travail.



Quelles sont les différentes critiques (constructives !) que tu pourrais faire aux différents organisateurs de courses ?



En Italie, chaque commissaire a une télécommande qui lui permet de transmettre notre score au paddock, ces résultats sont retransmis en direct au cœur du paddock sur un écran géant : je trouve ça super, ça peut être une idée à récupérer.
Je pense également que les zones ne sont pas suffisamment accessibles au public.
Il y a encore des choses à améliorer au niveau du règlement mais je pense que ce n’est pas à moi, pilote , d’y réfléchir.



Sucré ou salé ?  sucré
Brune ou blonde ? blonde
Thé ou café ? thé
Champagne ou soda ? soda
Tony Bou ou Adam Raga ? Tony Bou pour ce qui est de la qualité du pilotage en tout cas.
Gas gas ou Sherco (lol) ? Sherco !!
2 temps ou 4 temps ? 2 temps
plage ou montagne ? plage
sec ou gras ? sec
outdoor ou indoor ? indoor
Et... et ... planète trial ou trial-club ? Je consulte trial club en premier.


Je remercie mes sponsors : Sherco,     MC Puy Sainte Réparade, Horizon moto, Minerva, MP diffusion, domino, clice, Neken, ERT, C10, Gear, Gar, Serviere menuiserie, leplanimmobilier.com, michelin.
Je remercie également toute ma famille, Julien Piquet, Thierry Michaud, Jérome Delair et tout ceux que j’ai oublié !!!