Marc Soulas

Marc au GP d'Andorre

Pour ceux qui ne le connaissent pas rappelons que Marc , avant de se mettre peut être un peu tardivement à la moto a d’abord été un grand champion de Vtt trial. vice champion du Monde cadet en 2001,3ème au championnat du Monde Junior 2002 , il sera champion du Monde par équipe cette même année.

Mais Marc rêve de moto, son père Patrick roule sur des zones S 1, et ensemble ils décident de changer de discipline. La progression sera rapide et dès l’année 2004, Marc se fait remarquer dans les zones du championnat de France S2 . Deuxième avant la dernière épreuve il doit se contenter de la quatrième place au classement général. 14ème au championnat du Monde 125 cc, de quoi être satisfait après seulement deux ans de trial moto dans les jambes !


L’année 2005 ne répondra pas a ses objectifs car contrarié par une blessure qui l’empêchera de faire toutes les épreuves du championnat de France, il terminera 9 ème et ne pourra « rentrer » dans les 5 ( son objectif) . Mais Marc termine second à St Michel de Maurienne, la preuve s’il en était besoin, que le potentiel est là

Volontaire Marc s’engage parallèlement sur le championnat du Monde Junior et obtient une 15ème place encourageante.

Cette année Marc était  « attendu » au moins dans le top 5 des Sénior 1, une 10 ème place vraiment décevante en regard de sa belle performance au championnat du Monde Junior (8ème) conclura cette saison.

 

Alors qu’est ce qui s’est passé, c’est une des questions que nous avions à poser à Marc Soulas

 

Bonjour Marc

Si on intègre ta blessure ta blessure en 2005 , on peut dire que tu étais sur une bonne progression, aussi j’imagine que tu es déçu de ta saison 2006

 

2006 aura été une saison en demi teinte car  certains objectifs ont été atteins et d’autres non. Je m’étais fixé dans les cinq en France et dans les dix au mondial, j’ai fait respectivement huit et dix, je suis donc déçu sur le « France » car je pensais être bien préparé.

Comment expliques tu cette contre performance sur le championnat de France ?

Comme je le disais précédemment, ma préparation avec le team Camo à été très bonne techniquement, là ou j’ai bloqué, c’est sur la partie mentale, en effet, je pensais pouvoir gérer ma saison tout seul (c’est ce qu’on avait convenu avec mon père) mais les difficultés se sont accumulées, et j’ai eu du mal à faire face, conséquence : le moral en baisse par l’accumulation de mauvaises perfs.

 

Il me semble que tu roules plus détendu sur le championnat du Monde, est ce le cas ?

Mon organisation sur le mondial à été meilleure que sur le France car les grands déplacements doivent se préparer à l’avance et de plus j’ai eu moins de pression car mes adversaires sont plus distants, j’ai moins le souci de bien faire et je roule plus pour moi donc plus détendu.

 

Que vas-tu faire pour mieux aborder la prochaine saison ?

Il y a une chose que j’ai déjà faite a mes dépends, c’est d’apprendre, apprendre à gérer, apprendre a décider de telle ou telle orientation pour mon sport, mes sponsors, mon suiveur etc. .Pour cela la saison 2006 à été bénéfique, il me reste beaucoup à apprendre mais je crois être sur la bonne voie , ensuite je vais me concentrer sur le championnat de France car je pense pouvoir mieux contenter les gens qui croient en moi sur des épreuves qui se déroulent en France plutôt qu’à l’autre bout du monde, de plus cela m’enlèvera le souci des longs déplacements et les problèmes financiers qui y sont liés, mais je vais quand même faire  les manches mondiales qui ne sont pas trop loin.

 

Il y a deux ans , c’est ton père qui te suivait, l’année dernière tu as préféré tout gérer tout seul, comment vas tu t’organiser l’année prochaine ?

Mon père, qui me suit  depuis mes débuts en vélo à l’âge de huit ans va se concentrer sur le championnat de France avec Philippe, le boss de scoot race moto, la structure est déjà prête, pour ce qui est des manches du mondial auxquelles je vais participer, j’aurais certainement d’autres suiveurs qui ont fait leurs armes en 2006. Pour la gestion mon père sera là comme conseillé mais je prendrais les décisions seul.

 

Tu changes de moto, cette année tu rouleras sur une Sherco, comment se passe la transition ?

Le changement s’est fait en douceur, j’en profite d’ailleurs pour remercier gas gas pour toute l’aide qu’ils m’ont apporté durant quatre ans, ils ont été super. Le fait de changer de monture va sûrement me booster et me faire me remettre en question, j’en avais besoin après cette saison en demi-teinte, les gens de gas gas sont tous des amis et je crois qu’ils ont compris ma décision, l’importateur sherco est aussi quelqu’un de bien, un passionné et le contact entre nous s’est vite établi, j’espère ne pas le décevoir.

 

Tu fais partie des pilotes qui travaillent et qui doivent concilier travail et très haut niveau, combien de temps arrives tu as consacrer à l’entraînement ?

En hiver je roule tout les samedi et dimanche, car les jours sont trop courts pour pouvoir rouler après ma journée de travail, mais en été je peux en plus rouler le soir une heure ou deux, il est difficile de concilier sport et travail mais pas impossible, il faut une bonne dose de volonté car je fais déjà un travail physique (terrassement) et le soir la fatigue est là, mais la passion prend le dessus.

Quels sont les pilotes avec lesquels tu t’entraînes  avec plaisir ?

Tous les pilotes sont les bienvenus, en général, le samedi je roule à Chassieu sur mon terrain avec des gens du club et mon père, et le dimanche on se retrouve avec Camo, Loris, Philippe de scoot race, Blandine Guillaud, mon père et tous ceux qui veulent venir sur un autre terrain plus naturel pour changer.

 

Tu es le seul pilote Français avec Loris Gubian, a avoir fait le déplacement aux Etats Unis et au Japon  ce qui prouve ton investissement, que retiens tu de cette expérience ?

Ca n’est pas tout à fait vrai car Nicolas Gontard et Nicolas Karim ont eux aussi fait les déplacements des USA et du Japon cette année, pour moi c’est la deuxième fois, mais à chaque fois c’est un investissement financier assez lourd, cette année j’étais seul avec mon suiveur, comme sur tout le mondial d’ailleurs et je suis assez content de cette expérience dure mais enrichissante. Je trouve aussi que sur les manches du mondial, il règne une solidarité et surtout une complicité dans le clan des français que l’on a plus de mal a voir sur les manches du championat de France et c’est dommage , ici on se met trop la pression entre nous tandis qu’a l’étranger on forme plus un bloc et on s’entraide plus ce qui est très agréable.

 

 

Quel sera ton programme et tes objectifs pour l’année prochaine ?

Pour cette année, pas de changement dans ma façon de m’entraîner, pour les objectifs , en France ,essayer d’être sur le podium final, faire quelques classiques, et aussi les épreuves spéciales comme Cahors et Montluçon si elles ont lieu.

Pour le mondial, pas d’objectifs particulier car je vais juste faire les épreuves qui ne sont pas trop loin  et j’essayerai de faire de meilleures places qu’en 2006, mais mon objectif principal reste de me faire plaisir et de faire plaisir au gens qui m’aident.

 

En conclusion, je trouve quand même dommage que les manches du mondial se situent si loin pour certaines, car à part les tops pilotes qui sont pris en charge par des usines, les autres galèrent un maximum pour pouvoir s’offrir ce luxe et c’est peu être pour cela qu’on se retrouve avec huit pilotes en Pologne en expert, sept pilotes au japon en junior, huit aux Etats-Unis  etc...

 Il est aussi vrai que pour que cela s’appelle un mondial il faut sortir d’Europe.

Les pilotes qui s’investissent financièrement et qui représentent la France à l’étranger devraient pouvoir compter au moins sur une reconnaissance de leur fédération, ce qui n’est pas le cas et c’est très dommage et peu encourageant, si une aide était attribuée à ceux qui veulent s’investir en mondial, on verrait peut-être plus de français représenter leur pays et cela stimulerait les  pilotes, tout n’est pas de la faute de la fédé, loin de là, mais le fait est que même quand j’étais cinquième au provisoire avant ma blessure en 2005, j’aurais vraiment apprécié recevoir au moins un coup de téléphone d’encouragement de ma fédération, mais rien !!!

Je ne veux absolument pas rentrer en guerre contre nos dirigeants, j’aimerais juste les faire réfléchir sur l’avenir de notre sport.

Merci à toi Jean, de me donner la possibilité de m’exprimer, merci à tout ceux qui m’on soutenus en 2006 et merci à tout les gens en France et ailleurs qui organisent de superbes épreuves qui nous permettent de nous éclater.

                                      

Marc Soulas/janvier07

 

 

 

Marc à Quissac
Marc à la coupe des Provinces