3 jours de Santigosa, dans les yeux de Maxime Lafon

Eusebio Gago (au centre) et deux autres membres du Moto Club des Abadesses

Intéressante interview que nous propose Eusebio Gago , membre du Moto Club des Abadesses, organisateur des 3 jours de Santigosa, de Maxime Lafon organisateur des 3 jours de la Truyere au soir de la dernière journée de l'épreuve Catalane .

 

POST SANTIGOSA, PRE TRUYERE

(Eusebio Gago) Cher Maxime, on a plutôt l’habitude de te voir dans l’habit de l’organisateur
des 3 Jours de la Truyère, quel plaisir de te voir à un trial du côté des participants. Qu’as-tu
pensé de ces 3 Jours de Santigosa ?

(Maxime LAFON) J’organise depuis 2013 des classiques de Trial en France. J’ai débuté
l’organisation par Les 3 Jours du Cantal puis ce sont Les 3 Jours de la Truyère qui ont pris le
relais en 2016.
J’ai participé à de nombreuses Classiques Françaises depuis mon plus jeune âge et j’avais
entendu parler depuis de nombreuses années des 3 Jours de Santigosa. Je voulais participer
à une classique hors du territoire national. L’objectif était de découvrir une épreuve similaire
dans un pays différent. Sachant qu’il s’agissait de la 50ème Edition des 3 Jours de Santigosa,
nous nous sommes engagés.
Le Trial en catalogne c’est une véritable institution. J’ai été impressionné par l’engouement
autour de l’épreuve. La ville de Sant Joan Les Abadesses vit au rythme du trial, les enfants
participent, se soutiennent, l’ambiance est incroyable.

Quels points communs as-tu relevé entre l’épreuve de Santigosa et la Truyère ?

Les 2 épreuves sont des classiques de 3 Jours, le format général est similaire.
Il y a de belles et longues inter-zones avec principalement des monotraces dans des lieux
très sauvages. Il y une pause de midi avec un repas qui est proposé par l’organisation et on
termine la journée par une zone au centre du village avec de nombreux spectateurs.
Et quelques différences ?
Cependant, il y a quelques différences entre les 2 épreuves.
Tout d’abord, à Santigosa il y a un tracé unique comme pour les 6 Jours d’Ecosse. Tous les
pilotes empruntent le même tracé en respectant le « Non-Stop », aucun arrêt n’est autorisé
contrairement à la France. Aux 3 Jours de la Truyère, il y a plusieurs tracés suivant le niveau.
Une zone comporte 5 tracés différents (Noir, Jaune, Vert, Bleu et Rouge).
Les zones de Santigosa se déroulent majoritairement dans des ruisseaux avec plus ou moins
d’eau suivant les zones, dans le plus pur style britannique.
La neutralisation de midi est légèrement différente. A Santigosa, nous avons 30 min pour
manger un plat et un dessert sous forme de bivouac au beau milieu de la course. A la
Truyère, les pilotes ont 45 min pour manger dans un restaurant typique de la région
accompagné des spécialités Aveyronnaises.

Au niveau du temps de course, le temps de mécanique est inclus dans le temps de course qui
est généralement de 6 H 30. Il faut anticiper l’entretien et avoir une gestion de course
précise. A la Truyère, il y a un temps de course pour réaliser les inter-zones et zones et 2
Heures supplémentaires en fin de journée pour réaliser la mécanique.
Ce sont les différentes majeures qu’il y a entre ces 2 épreuves.
Savais-tu que le MC Abadesses et son Président, Joan Moncanut, ont dû batailler durement
jusqu’au dernier moment pour obtenir les autorisations nécessaires ? Le département de
l’environnement posait des conditions intenables au MCA. Qu’est-ce que cela t’inspire ?

Je n’avais pas connaissance de ces informations et je pensais que la Catalogne facilitait
l’organisation de ces épreuves. Cependant, je me suis vite rendu compte que les contraintes
environnementales étaient drastiques. Le Trial est un sport de pleine nature, on s’aperçoit
que d’année en année le terrain de jeu se réduit fortement. Les épreuves dites « Classiques »
sont menacées car ce sont des épreuves avec des centaines de kilomètres d’inter-zone, des
dizaines de zone qui nécessitent de nombreuses autorisations.
Que t’inspire le fait qu’un trial, les 3DTS, atteint son cinquantième anniversaire ?
C’est fabuleux de voir que cette épreuve a su traverser des moments difficiles et se
transmettre de génération en génération. Il y a une véritable histoire autour de cette
épreuve, une culture 3DTS s’est créée. J’ai été impressionné par le fait que TOUS les enfants
de la ville portent le Tee-Shirt des 3DTS. Ils sont passionnés par cette course, c’est leur rêve
d’y participer un jour. Le club organisateur est complètement soutenu par les habitants et il
peut être fier d’avoir réussi à inculquer ces valeurs aux différentes générations.
Nous savons ce qu’il nous reste à faire.
Nous sommes souvent étonnés à Santigosa de ne pouvoir compter que sur une participation
très faible de pilotes français. A quoi cela est-il dû selon toi ?

Effectivement, c’est dommage il y avait très peu de pilotes Français. (6 ou 7 sur les 250
pilotes au départ). Premièrement, il y a coût supplémentaire car chaque pilotes français doit
demander une autorisation de sortie à la FFM qui est facturée plus de 100 Euros. Notons que
toutes les fédérations ne facturent pas cette autorisation de sortie. Souhaitons qu’aussi bien
la FFM et RFME modifient ce point à l’avenir.
De plus, je pense que le « Tracé unique » n’est pas dans la culture de nous autres français.
Nous n’avons pas l’habitude de pratiquer cette discipline sous ce format. Il y a comme une
crainte de la difficulté.
As-tu relevé ici quelques idées pour les 3 Jours de la Truyère ?
L’objectif était de découvrir un nouveau format de course et donc potentiellement
d’améliorer notre épreuve des 3 Jours de la Truyère. Comme vous, nous allons effectuer 1
zone par jour avec tracé unique et pointage dégressif. (NDLR à Santigosa la zone dite de la
Margera est une monté (presque) impossible ; plus le pilote va haut, et moins il a de points).
C’est un système « fun » et convivial. Chaque pilote s’arrête quand il pense que la difficulté
est trop importante. Nous allons le tester et j’ai déjà réfléchi à quelques sites pour réaliser ce
type de zone.
Que peux-tu dire aux pilotes français pour les encourager à participer à Santigosa ?
C’est un super entrainement, il y a un bon niveau, une superbe ambiance dans les zones,
nous avons été très bien accueillis.
Les zones dans les ruisseaux sont magnifiques, je n’ai jamais rien vu de pareil. C’est du vrai
trial, authentique. Félicitations.
Et que peux-tu dire aux pilotes du MCA pour les encourager à participer à la Truyère ?
Nous souhaitons accueillir un maximum de pilotes Espagnols/Catalans, les paysages du
Nord-Aveyron sont splendides, les points de vue à couper le souffle.
Nous souhaitons faire découvrir les spécialités gastronomique de l’Aveyron et peu importe le
niveau, il y a des tracés pour les débutants comme pour les professionnels.
N’oubliez pas, les inscriptions c’est le 1er Mai à 12 H 00 sur www.trial-truyere.fr
Et bien merci d’avoir répondu à nos questions et nous nous retrouverons à la Truyère. Je me
suis laissé dire que quelques pilotes du MCA ont envie de faire le déplacement.

Merci au MCA de l’accueil, nous reviendrons plus nombreux.

Maxime Lafon (à droite) et Didier Condamines , organisateurs des 3 jours de la Truyere