Edito : Quand le trial se tire une balle dans le pied

07/06/2014 il y a 11 années

Quand le trial se tire une balle dans le pied !

 

D’aucuns diront peut être que je n’étais pas présent sur la fameuse première manche du GP d’Europe  à l’ile Rousse et pour cause, des gros problèmes de santé m’ont laissé suivre ce GP sur trial club sur un lit d’hôpital, grâce  à mes amis Eric Frugière que je remercie mille fois et grâce et à André Marsens qui lui était sur place pour faire les photos pour trial club

 Je profite de cet édito pour remercier tous les gens qui m’ont apporté leur soutien pendant cette et j’en profite aussi pour leur donner des nouvelles rassurantes la rééducation se passe très bien  et il est bien question de me revoir bientôt, appareil photo en mains  sur le bords des zones.

 

Mais revenons à ce magnifique gâchis, pour ne pas écrire à chaud  un article sur cette catastrophe médiatique, j’ai voulu prendre mon temps et interroger des acteurs de cette journée, en commençant par Bernard Delchevalerie qui était commissaire sur cette épreuve, Alexandre Ferrer m’a aussi donné sa version des choses et des amis présents m’ont spontanément donné leur opinion.

Mais commençons par la genèse de cette grève, cette grève résulte d’une grogne, voir d’une incompréhension croissante entre la FIM et  4 ou 5 meilleurs pilotes du monde world pro  qui sont depuis longtemps en conflit avec la FIM et encore plus  depuis la décision de mettre en place  le non stop (il ne faut pas oublier que d’autres pilotes, notamment nos deux représentants Français sont  pour ! )

 A ce changement majeur, la FIM a voulu cette année rajouter un peu d'ordre dans les visites des zones, afin d'augmenter le nombre de sections et de tours afin d'apporter plus de spectacle  tout en maintenant les temps de course utilisés par le passé. Tous ces paramètres ont rendu certes les conditions globales de course plus difficiles mais le but était de baisser les hauteurs des obstacles pour des raisons évidentes de sécurité notamment pour les pilotes qui ne jouent pas le top 5. On notera d’ailleurs que du coup cette année la catégorie world pro s’est élargie en nombre de pilotes inscrits, ceci explique surement cela.

On peut très bien comprendre  que  ces 4 ou 5 pilotes ne voulaient pas de changements à ce stade de leur carrière, conserver l'ancien règlement leur permettait de conserver leurs acquis, se maintenir dans le haut de la hiérarchie et ainsi garder autorité, confort et assurance pendant quelques années encore.

 

Cette première journée , plusieurs témoignages montrent que certaines zones étaient très longues,. Des vidéos montrent notamment une zone que les pilotes sortaient en 4 minutes ! Il y avait donc un vrai problème que nous a confirmé Alex Ferrer qui aurait pu finir  si la pression des grévistes ne l’avait pas contraint  à stopper sa course, mais qui avoue qu’il aurait pu finir la course uniquement grâce au fait qu’il n’y avait pas de pilote devant lui. En tout cas un sacré coup dur pour Alexandre qui était en train de réaliser la plus belle course de sa  carrière et qui serait certainement « rentré dans le top 4 . On le voit cette grève a déjà pour conséquence de fausser le championnat du Monde !  Mais surtout cette grève au début du deuxième tour est une honte eu égard aux organisateurs qui ont réalisé un trial de toute beauté. Cette grève est une honte eu égard aux spectateurs payants, cette grève est médiatiquement ce qui est arrivé de pire médiatiquement au trial depuis bien longtemps. Il y avait au moins 20 ans  que le trial n’avait pas eu droit à un reportage sur TF1 au journal de 12h00, et voilà l’image que ces pilotes ont donné le lendemain !  Des pilotes qui ne comprennent pas qu’ils se tirent eux même une balle dans le pied, l’industrie du trial  qui les paies va mal, très mal pour certains et voilà qu’ils détruisent l’image du sport qui les fait vivre !

Attention cet article ne doit pas être lu comme une charge exclusive contre les pilotes , comme je l’ai dit il y a eu de vrai disfonctionnements , les temps étaient trop courts et les pilotes s’en étaient plaints. Mais ils s’y sont mal pris il fallait soit que tous les pilotes world pro demandent une réunion exceptionnelle pour aplanir les problèmes, soit aller jusqu’au bout de la course et régler les problèmes après. Il est bien évident que si tous les pilotes étaient arrivés en roulant normalement en dehors des temps une réunion du jury aurait étudié le problème.

Bref un beau gâchis, il n’y a déjà presque plus de club qui se portent candidat pour offrir des terrains de jeux à notre discipline, surement que cette grève ne pas engendrer des vocations.

Il y a des solutions, elles passent par un plus grand dialogue, entre les pilotes, la FIM et les constructeurs ( qui sont tout de même les payeurs), sur une meilleure formation sur le tracé des zones , on peut juste espérer que cette lamentable affaire est au moins l’intérêt de déclencher la volonté d’œuvrer pour le trial et non contre .

Jean Finiels