La passion trial d'Adam Raga et d'Alexandre Ferrer

29/01/2013 il y a 12 années


Publié le lundi 28 janvier 2013 à 21H19 dans www.laprovence.com

L'Espagnol sextuple champion du monde et l'Aixois tenant du titre mondial Junior, ont connu des fortunes diverses au Palais des Sports

L'Espagnol Adam Raga (Gas Gas) et le Français - d'Aix-en-Provence - Alexandre Ferrer (Sherco), ont connu des fortunes diverses au Palais de Sports lors du 25e Trial international indoor de Marseille. ils sont néanmoins unis par la passion du trial.

Photo CBA

 

Le 25e trial indoor international de Marseille n’a pas dérogé à la tradition. Et samedi soir, six des pilotes parmi les plus audacieux équilibristes de la planète ont souffert pour montrer l’étendue de leur talent devant un public aussi dense - environ 5 000 personnes - qu'époustouflé par leurs spectaculaires affrontements au cœur du Palais des Sports.
Les festivités avaient été lancées au micro par notre confrère Gilbert Bourguignon, tandis que par les toniques filles du Pink Club entraient en scène, avant le multiple champion de VTT Gilles Coustellier (BTP Martigues) et le motard freestyler Christophe Bruand.

Patrick Féraud et le Moto Club Boade avaient sélectionné six surdoués : le Japonais Fujinami, le trio espagnol, Catalan pour être précis, Raga (champion du monde indoor 2009) - Bou (tenant du titre de champion du monde indoor) qui restait sur une victoire à Gênes et allait enchaîner par un nouveau succès - Fajardo, ainsi que les tricolores Alexandre Ferrer et Loris Gubian.

Un premier tour dévastateur

Le Lyonnais Gubian était le premier à découvrir les extrêmes difficultés des zones, avant que l'Aixois Ferrer ne chute d’entrée de jeu à deux reprises et ne se fracture le nez. Fujinami subissait aussi sont lot d’échecs, à l’instar de Fajardo, non sans avoir dû changer de moto.
Même le Toni Bou, qui avait pourtant ouvert les hostilités avec quatre passages sans la moindre faute subissait un échec et se blessait à l’épaule.
Tous, en tout cas, étaient là unis par leur passion du trial.

Ferrer absent de la finale à la suite de sa blessure, celle-ci s'est donc jouée à cinq, avec un départ donné dans l'ordre inverse du classement du premier tour - Fujinami, Gubian, Fajardo, Bou, Raga -, sur des zones non-stop prises en sens inverse ce qui était extrêmement voire trop audacieux... Enfin, seuls le quatre premiers étant admis pour l'ultime assaut.

Le classement final : 1. Toni Bou (Espagne, Montesa) 5 points de pénalité; 2. Adam Raga (Espagne, Gas Gas) 10 pts; 3. Jeroni Fajardo (Espagne, Beta) 12 pts; 4. Takahisa Fujinami (Japon, Montesa) 21; 5. Loris Gubian (France, Gas Gas), hors Top 4; 6. Alexandre Ferrer (France, Sherco)blessé, forfait.


Raga : une vie de trial...

Avant qu'ils ne s'élancent dans les zones non-stop, Adam Raga - 30 ans et au sommet de son art -, ainsi que la valeur montante Alexandre Ferrer nous aient parlé de leur passion commune.

- Adam, que représente exactement le trial pour vous ? 
Adam Raga : 
Ma vie c’est le trial et vice-versa... Je le pratique depuis mon plus jeune âge et j’y trouve toujours autant de plaisir. On me demande pourquoi je n’arrête pas mais sept fois champion d’Espagne et six fois champion du monde c’est le passé... je préfère songer à l’avenir. Chaque saison qui débute est pour moi la plus importante.

- Que vous apporte ce métier ? 
A.R. : 
C’est le carburant de mon esprit. Le trial me donne chaque jour l’envie d’être meilleur que la veille. Je ne passe pas une heure sans penser au trial, pas forcément à la compétition mais à ce que ce sport m’a appris, le désir de faire toujours mieux...

- C’est à dire ?
A.R. : Je ne dirais pas que j’ai fait des sacrifices, mais la préparation physique, morale et technique est très importante, il faut dire non à beaucoup de choses, y compris à une vie de famille avec des enfants. J’ai une financée, Laya, mais je n’ai toujours pas pensé à me marier.


Ferrer : l'espoir tricolore est Aixois

Quant à Alexandre Ferrer, il est l’espoir Français les plus en vue au plan international. Et il fait naturellement partie des sportifs les plus en vue à Aix-en-Provence.

- Tenant du titre national Expert et champion du monde Junior outdoor, l’avenir vous appartient ? 
Alexandre Ferrer : Disons que c’est une marche supplémentaire après les couronnes de champion de France. Mais plus on s’approche du sommet plus l’ascension devient difficile.

- A 22 ans, vous êtes semble-t-il dans le bon timing pour faire carrière ?
A.F. : 
Mon seul regret c’est que les pilotes de ma génération ont été freinés par l’obligation de piloter tout d’abord en catégorie 125 cm3 jusqu'à 18 ans, alors que les étrangers roulaient des 13 ans avec des motos de 300 cm3 voire plus. Je pratique une une discipline où l’on peut chaque jour constater que le travail accompli porte ses fruits. Cela signifie qu’il faut travailler toujours plus intensément et plus intelligemment, c’est passionnant.

- Mais encore ?
A.F. : Tous les matins, lorsque je me lève pour aller m’entraîner, je le fais heureux et conscient de la chance qui m’est donnée d’exercer le métier de pilote professionnel. C’est tout simplement formidable.
Ma motivation est faite des objectifs que je souhaite atteindre, en travaillant, en souffrant lorsque c’est nécessaire. Je sais qu'il n’y a pas de performances sans souffrance !